Un préfet assigne Cédric Herrou en justice pour une comparaison avec la déportation des Juifs
Le militant pro-migrants Cédric Herrou, déjà condamné par la justice pour le soutien qu'il a apporté à des clandestins, avait proposé au préfet des Alpes-Maritimes de «s'inspirer des accords avec la SNCF pendant la deuxième guerre».
Le préfet des Alpes-Maritimes a assigné au tribunal correctionnel de Nice pour «injure publique» l'agriculteur militant pro-migrants Cédric Herrou qu'il accuse d'avoir dressé un parallèle entre le traitement des migrants demandant l'asile et celui des Juifs sous l'Occupation.
Georges-François Leclerc reproche à Cédric Herrou d'avoir écrit sur son Facebook les 12 et 13 juin : «Peut-être le préfet des Alpes-Maritimes pourrait s'inspirer des accords avec la SNCF pendant la deuxième guerre pour le transport des juifs pour gérer le transport des demandes d'asile...bref», selon le courrier reçu par Cédric Herrou, cité à comparaître le 20 novembre.
«Cédric Herrou a déjà été entendu par le parquet et s'est expliqué sur ce message qui faisait suite au refus de la SNCF de laisser monter dans le train à Breil-sur-Roya des migrants qui se rendaient à Nice pour enregistrer leur demande d'asile», a fait savoir Zia Oloumi, son avocat.
Réquisitionnée par le régime nazi, la SNCF a transporté 76 000 juifs à travers la France vers les camps d'extermination entre 1942 et 1944. Environ 3 000 d'entre eux ont survécu, selon le groupe ferroviaire.
Une comparaison déjà utilisée par le passé
Déjà à l'automne 2016, les autorités et les élus avaient été piqués au vif par un article du New York Times comparant les contrôles de la police dans les trains près de Menton au sort des juifs sous l'Occupation. Le préfet était sorti de sa réserve pour contredire dans les colonnes de Nice-Matin l'historien Yvan Gastaut, qui avait comparé ceux qui aident les migrants aux Justes qui sauvaient les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le 16 octobre, la sénatrice écologiste Esther Benbassa (EELV) a fait la même comparaison à Menton. «Etant professeur d'histoire à l'université, ça m'a rappelé des temps bien sombres où l'on contrôlait des trains pendant la Seconde guerre mondiale. Les policiers rentraient d'emblée dans le train et descendaient des gens», avait-elle déclaré.
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